Pierre Larrouturou

POUR lE CLIMAT ET LA JUSTICE SOCIALE

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Taxe sur la spéculation, semaine de 4 jours, vraie loi climat, allocation d’autonomie pour les 18-25 ans, loi contre les violences faites aux femmes, Loi d’Initiative Citoyenne…

Il est temps de reprendre en main notre avenir.

NOS PRINCIPALES PROPOSITIONS

1. Une taxe sur la spéculation pour financer la transition écologique

Isoler les maisons et les bâtiments, développer massivement les transports en commun et les énergies renouvelables, aider les agriculteurs et les plus précaires… Pour gagner la guerre contre le dérèglement climatique et ses conséquences, il faut des financements massifs. Notre plan d’action comporte deux outils principaux : 

– Une taxe sur la spéculation (ou taxe sur les transactions financières), dont le principe a déjà été validé par le Parlement européen mais bloqué par la France.

– Un Pacte Finance-Climat, pour jeter les bases d’une réforme en profondeurs des institutions financières européennes. 

2. Une semaine de 4 jours contre le chômage et pour vivre mieux

Depuis 50 ans, on produit toujours plus avec toujours moins de main d’oeuvre. D’une part, grâce aux ordinateurs et aux robots, de l’autre, grâce à la démocratisation de l’enseignement supérieur et à l’intelligence des salariés. Ces deux révolutions ont permis des gains de productivité colossaux.

Face à ce constat, un choix s’offre à nous : soit on s’enfonce dans une société de précarité et de chômage, soit on répartit mieux le temps de travail. C’est ce que nous proposons avec la semaine de 4 jours.

3. Une Nouvelle Donne démocratique

Abstention, mouvements sociaux, Gilets Jaunes, montée de l’extrême-droite, complotisme… Nous connaissons actuellement une profonde crise de confiance envers notre démocratie, envers ses institutions comme envers ses élus. Les citoyens ont de plus en plus le sentiment que le pouvoir leur est confisqué.

Nous devons faire naitre une 6e République, plus démocratique, représentative et participative. En finir avec un système monarchique et permettre aux citoyennes et citoyens d’être entendus en permanence grâce notamment à la Loi d’Initiative Citoyenne et au RIC. 

Il est temps de remettre l’intérêt général et la décision collective au cœur de notre démocratie. 

Nos idées en vidéos

Qui est
Pierre Larrouturou ?

Pierre Larrouturou est né le 19 octobre 1964 à Périgueux (24). Il est marié et père de deux enfants.

Formation

Il est ingénieur, diplômé de l’Institut National Agronomique Paris-Grignon, et diplômé aussi de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.


Carrière

Fin 1989, il est embauché par Arthur Andersen, devenu Andersen Consulting puis Accenture. Il travaille dans l’unité Conduite du changement. Il devient consultant Senior puis l’un des Directeurs du cabinet. Il y travaillera 11 ans.

En 1993, à l’issue d’une année sabbatique où il s’est mis au service d’ATD Quart-Monde (une association de lutte contre la pauvreté), il lance le débat sur la semaine de 4 jours à la carte pour lutter contre le chômage et la précarité. Il entreprend un tour de France de débats avec Gille de Robien, vice-Président de l’Assemblée nationale. Ces débats déboucheront sur une loi permettant aux entreprises qui le veulent d’expérimenter la semaine de 4 jours à la carte avec une exonération permettant la maitrise de la masse salariale sans baisse de salaire.


Engagement citoyen

En 2003, il rédige un projet de Traité de l’Europe sociale qui aura le soutien de Jacques DELORS, José BOVE, Bronislaw GEREMEK, Michel ROCARD, Elio di RUPO, Romano PRODI et plus de 400 parlementaires issus de 9 pays de l’Union (voir « 5 critères pour l’Europe sociale » publié avec Michel ROCARD et Stéphane HESSEL dans Le Monde en juin 2004).

En 2008, l’hebdomadaire Marianne le présente comme «l’un des 5 économistes qui avaient annoncé la crise financière».

Il a publié plusieurs livres sur la question de l’emploi, du partage des gains de productivité et du temps de travail dont 35 heures, le double piège, publié en 1999, dans lequel il critique aussi bien la méthode que le contenu des lois sur les 35 heures.

En 2013, avec Michel ROCARD, il publie « La gauche n’a plus droit à l’erreur ».

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Face aux urgences de notre temps

En 2012, il est l’un des fondateurs du Collectif ROOSEVELT avec Stéphane HESSEL, Edgar MORIN, Susan GEORGE, Dominique MEDA, Cynthia FLEURY, Curtis ROOSEVELT et Michel ROCARD. Fin 2013, le parti Nouvelle Donne est lancé !

En décembre 2017, avec le climatologue Jean JOUZEL, il a publié « Pour éviter le chaos climatique et financier » chez Odile Jacob.

Il a publié plus d’une trentaine d’articles dans Le Monde, Le Soir ou El Pais.

En 2019, il est élu député européen sur la liste de rassemblement PS – Place Publique – Nouvelle Donne. Membre de la Commission des budgets et de la Commission Emploi, il est nommé Rapporteur général du Budget 2021.

En novembre 2020, après que le Parlement européen ait adopté un rapport proposant des solutions concrètes pour financer un vrai Plan Climat (au premier rang desquelles une taxe sur la spéculation « qui pourrait rapporter 57 milliards par an »), il fait 18 jours de grève de la faim pour dénoncer le double discours d’Emmanuel Macron qui dit vouloir un grand budget européen mais bloque la création de la Taxe sur la spéculation.

En juillet 2021, il annonce dans Ouest France qu’il est « candidat par la Primaire populaire à l’élection présidentielle ».

Le socle commun de la Primaire

En juin 2021, 17 formations politiques se sont rassemblées pour proposer un socle commun. Parmi elles, Europe Ecologie les Verts, le Parti socialiste, Nouvelle Donne, La France insoumise s’étaient mis d’accord pour poser les bases de ce rassemblement.

Depuis, un mouvement citoyen s’est organisé et à construit une structure non partisane : la Primaire populaire

Aujourd’hui, Pierre Larrouturou fait partie des candidats qui portent cette initiative. La Primaire Populaire est aujourd’hui le seul processus permettant un rassemblement des forces écologiques et sociales en France.

Avec « Changer la donne », nous proposons que quel que soit le gagnant de cette désignation citoyenne, les candidats et candidates constituent ensemble une équipe pour mener la bataille des présidentielles et celle des législatives.

Il n’existe aucun scénario où une personne seule « sauverait » le pays. Chaque candidate et chaque candidat a une pierre à apporter à la construction d’une France plus juste et réconciliée, fière de ses valeurs et consciente de son histoire, plus responsable et garante d’une vie meilleure pour tous et toutes.

Tribune publiée dans Le Monde le 4 janvier 2022, version longue

Pour éviter le chaos, changer la donne dès aujourd’hui.

« Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais ils finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. » En 2012, quand l’ancien Chef économiste du FMI, Kenneth Rogoff, tire la sonnette d’alarme (Le Monde du 24 février 2012), c’est de l’effondrement du système financier mondial qu’il s’inquiète : malgré la crise de 2008, nos dirigeants n’ont su construire aucune régulation capable d’empêcher une nouvelle crise financière. Mais nous savons tous que le risque est plus global, et aujourd’hui plus immédiat que jamais : crise climatique, crise sociale, crise démocratique et crise de l’Europe… dans tous ces domaines, on approche d’un point de non-retour, d’un point de basculement.

74 % des jeunes trouvent le futur « effrayant ». A cause du dérèglement climatique, 56 % estiment que l’humanité est condamnée. 39 % hésitent à avoir des enfants » affirmait récemment Le Monde (numéro du 14 septembre 2021)Nos enfants ont raison d’être inquiets. Mais l’avenir n’est pas écrit d’avance. Nous sommes des millions à être convaincus qu’il existe une alternative : une société nouvelle, plus juste, plus équilibrée et plus durable est prête à naître des ruines de l’ancien monde. À condition qu’on décide d’unir nos forces pour la construire.

Après 40 ans de laisser-faire, 40 ans de fuite en avant, nous arrivons à un moment crucial : il n’est plus possible de repousser certains choix fondamentaux. Ce n’est pas en améliorant la bougie qu’on a inventé l’ampoule électrique. Ce n’est pas en améliorant la monarchie qu’on a inventé la République. Ce n’est pas en mettant quelques rustines à un système qui menace ruine qu’on évitera le chaos. Il est temps de changer la donne.

Arrêter les rustines

L’élection d’avril 2022 doit permettre un tournant radical en France comme en Europe. Pour sortir de la grande confusion qui marque ce début de campagne, il est utile de clarifier les menaces et d’avancer des solutions nouvelles, concrètes et crédibles. Des solutions à la hauteur de l’urgence, tant climatique que sociale.

Sur le climat, la conférence de Glasgow a permis de rappeler l’extrême gravité de la situation mais ses conclusions sont franchement décevantes. Beaucoup de dirigeants n’ont visiblement pas compris ce qui se passe … Certains espéraient que, en bloquant nos économies, le Covid avait permis de ralentir les émissions de CO2. Il n’en est rien hélas : certes, les émissions qui viennent de nos usines et de nos camions ont diminué mais les feux de forêt ont pris une ampleur jamais vue : on constate sur le premier graphique que l’année 2020, à elle seule, représente un tiers de l’ensemble des surfaces détruites par des feux de forêt en Californie depuis 1930 ! (Source: NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration).

Dans les années 1960, le CO2 augmentait de 0,8 unités par an. Il augmente aujourd’hui 3 fois plus vite.  Le monstre est en train d’échapper à ses créateurs. 

Ouragans et inondations, canicules et sécheresses… Selon l’Organisation Mondiale de la Météo, le nombre d’évènements climatiques extrêmes a déjà été multiplié par 5 en 50 ans. Si rien ne change, la France pourrait subir après 2050 des canicules à répétition, avec des records à 54 ou 55 degrés. Rien qu’en Europe, ces canicules pourraient faire 150.000 morts par an.

Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire ! Pour y parvenir, il faut totalement changer de braquet : il est temps de déclarer la guerre au dérèglement climatique. C’est la seule guerre qui ne fera aucun mort mais va éviter des millions de victimes. C’est la seule guerre qui peut rassembler les peuples au lieu de les diviser.

Eviter le chaos climatique

Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Pour gagner la bataille du climat, isoler des millions de maisons, développer des transports en commun sur tous nos territoires, investir massivement dans les énergies renouvelables et la recherche, tout en aidant nos agriculteurs à changer de pratiques, il faut trouver des sommes considérables.

Dans un rapport voté en novembre 2020, le Parlement européen avançait des solutions concrètes pour rattraper le temps perdu. L’une des plus importantes (en terme de financements dégagés) et la plus rapide à mettre en œuvre, était la création d’une Taxe sur la spéculation qui « malgré le Brexit et malgré la crise économique, pourrait rapporter 57 milliards par an. »

Fin 2020, la Commission européenne affirmait, à son tour, qu’elle souhaitait que « la négociation sur la Taxe sur les Transactions Financières soit finie avant la fin 2022 » et rappelait qu’il n’était pas nécessaire de réunir l’unanimité des Etats membres : une coopération renforcée avec 9 pays suffit pour créer cette taxe. Hélas, la France bloque la négociation. On en trouvera ci-dessous la lettre du ministre autrichien des Finances qui déplore que la France « exonère 99 % des transactions » et qui affirme que l’Autriche quittera la négociation si c’est « la vision française » qui l’emporte.

La solution bloquée par Emmanuel Macron

C’est le même gouvernement Macron qui, à Bruxelles, bloque la création d’une taxe sur la spéculation mais qui, à Paris, refuse l’essentiel des propositions de la Convention Citoyenne sur le Climat en prétextant qu’elles coûtent trop chères. Il y a quelque chose d’obscène à dire qu’il n’y a pas d’argent pour le climat, pour la recherche et pour les hôpitaux alors que les marchés financiers caracolent à des niveaux jamais vus : avant le Krach de 2008, le Dow Jones avait culminé à 14.000 points. Il dépasse aujourd’hui les 36.000 points !

Mais la bataille n’est pas définitivement perdue : c’est la France qui assume la présidence de l’Union européenne du 1er janvier au 30 juin 2022. Si Emmanuel Macron reste à l’Elysée, cette présidence ne permettra aucune avancée réelle. Certes, avec son discours de la Sorbonne, fin 2017, Macron avait exposé un projet très intéressant pour l’Europe. Mais en défendant toujours les positions du lobby bancaire dans les négociations en cours et en humiliant publiquement bon nombre de ses alliés (« les Allemands doivent rompre avec leur fétichisme » affirmait-il en 2018 devant tous les dirigeants allemands venus à Aix la Chapelle quand il recevait le Prix Charlemagne), il s’est mis à dos un très grand nombre de décideurs… A la Sorbonne, Macron nous promettait un grand budget pour une grande Europe, mais, hors inflation, le budget de l’UE pour 2022 sera plus petit que celui de 2019.

Heureusement, l’Histoire n’est pas finie : si l’élection d’avril prochain permet de confier la responsabilité du pouvoir à une équipe nouvelle, capable de dialoguer avec les autres capitales en mettant en avant nos objectifs communs (au premier rang desquels le climat), il est possible d’organiser dès le mois de mai prochain un sommet européen extraordinaire en invitant les 26 autres Chefs d’Etat et de gouvernement dans la maison de Jean Monnet, et de relancer toutes les négociations que bloquaient E. Macron et B. Le Maire.

Comme député européen, Rapporteur général du Budget 2021 de l’UE, j’ai pu dialoguer avec un certain nombre de dirigeant-es à Bruxelles, Berlin, Francfort, Rome, Barcelone, Varsovie et Lisbonne. Bon nombre d’entre eux seraient très heureux de voir se débloquer au plus vite quelques négociations cruciales pour notre avenir (taxe sur la spéculation, sortie rapide des énergies fossiles, lutte contre l’ubérisation des salariés et des artisans…). A commencer par nos amis sociaux-démocrates et écologistes allemands, qui cherchent des financements pour accélérer la sortie du charbon sans augmenter la dette.   

Si l’on débloque la négociation en mai – juin et que l’on sait, du coup, que des financements massifs vont bientôt arriver, il sera possible dès juillet 2022 de voter une vraie Loi Climat en reprenant et améliorant l’ensemble des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. Sur tous nos territoires, dans le bâtiment, les transports en commun et les énergies renouvelables, les entreprises pourront commencer à recruter et former toutes celles et ceux qui, durant 20 ans, vont transformer notre économie pour gagner la bataille du climat.  

Créer 900.000 emplois et renforcer le pouvoir d'achat

Ainsi financée par des aides européennes, une vraie Loi Climat peut créer 900.000 emplois en France. Elle peut aussi améliorer très nettement le pouvoir d’achat du plus grand nombre : « ça fait trois ans qu’on a isolé mon HLM, m’explique un père de famille. Ça change tout : on a moins chaud l’été, moins froid l’hiver, et je gagne 800 euros chaque année sur mes dépenses de chauffage.»

Un Plan Climat qui crée 900.000 emplois, c’est 900.000 familles qui vont bénéficier d’un nouveau revenu. 900.000 personnes qui vont cotiser pour les caisses des retraites et des millions de ménages qui vont faire chaque année « 800 euros d’économies». N’en déplaise à certains, il n’y a aucune opposition entre climat et progrès social.

En 1950, l’Europe est née avec l’Union Charbon-Acier. En 2022, elle peut renaître avec un vrai Pacte Climat – Emploi – Pouvoir de vivre.

900.000 emplois avec le Plan Climat, c’est très bien. Mais ce n’est pas suffisant » rétorqueront toutes celles et ceux qui se battent contre le chômage et la précarité. Ils auront raison. Faut-il rappeler qu’il y a toujours plus de 3.200.000 inscrits à Pôle Emploi en catégorie A ? Le gouvernement affirme que le chômage est revenu au niveau d’avant le COVID. Certes ! Mais ce niveau reste catastrophique : 5.700.000 femmes et hommes inscrits en catégories A, B et C. 

Comment créer massivement des emplois ? Peut-on miser sur le retour de la croissance comme l’affirment E. Macron et B. Le Maire ? Certes, après une récession d’une violence jamais vue et grâce au Plan de relance, on peut espérer une certaine reprise en 2022. Mais au-delà ? Peut-on compter sur une croissance robuste ou faut-il construire un nouveau contrat social ?  

C’est en regardant l’évolution de la croissance économique en France depuis 50 ans qu’on peut répondre à cette question. Le graphique 2 est sans équivoque : la croissance ne cesse de baisser, décennie après décennie, passant de 5,6 % en moyenne dans les années 1960 à un maigre 1,4 % en moyenne dans les années 2010…

Au vu de cette évolution, on a du mal à croire que la croissance va nous permettre de sortir du chômage de masse. « Certes, diront certains. Mais c’est parce que nous n’avons pas de politique industrielle. Il est temps de s’inspirer de ce que fait l’Allemagne. »

Evidemment. La crise du COVID a montré une dépendance très dangereuse aux importations venues d’Asie et du reste du monde. Oui, il nous faut une vraie politique industrielle. Mais cela suffira-t-il pour faire revenir « la croissance et l’emploi » ? On peut en douter quand on voit l’évolution que connaît l’Allemagne depuis 50 ans, où la croissance diminue exactement comme en France (3e graphique). Fin 2019, avant l’arrivée du COVID, le président de la Bundesbank annonçait que l’Allemagne était en train de retomber en récession.

La "locomotive allemande" en récession

Et, n’en déplaise à l’extrême droite, le détail des 10 dernières années montre que l’Allemagne n’a évité la récession que parce qu’elle a accueilli 1,6 millions de réfugiés (Graphique 4). Voilà un bon argument pour lutter contre la Zemmourisation des esprits ! C’est d’abord pour des raisons d’humanité que nous devons accueillir des réfugiés, mais nul ne peut contester que ces femmes et ces hommes peuvent aussi être un facteur de dynamisme économique. Si on décide de les accueillir dignement.

Avant l’arrivée de ces réfugiés, l’Allemagne ne maintenait son maigre 0,4% de croissance que grâce aux exportations vers les Etats-Unis. Hélas, la plupart des économistes pensent que les Etats-Unis ne vont plus soutenir longtemps la croissance mondiale, mais peuvent être au contraire à l’origine d’une nouvelle crise financière majeure.

La courbe de la dette totale des USA (Graphique 5, dette privée et dette publique) et l’évolution de la dette totale en Chine, qui dépassait les 250% du PIB avant l’arrivée du COVID, montrent clairement que les deux moteurs qui ont tiré la croissance mondiale depuis 20 ans, peuvent exploser à tout moment. C’est de là que venait l’angoisse de Kenneth Rogoff en 2012.

En 2016, le FMI affirmait craindre une nouvelle crise « qui pourrait faire 10 fois plus de dégâts que celle de 2008 » (Les Echos, 13 avril 2016). En août 2019, plus de 70 % des 300 économistes interrogés par Bloomberg pensaient que la crise allait éclater en 2020 (ou « au plus tard en 2021 »).

Une nouvelle crise financière, plus grave que 2008 ?

Paradoxalement, le COVID et les milliers de milliards des Plans de relance ont prolongé le système mais Bruno Le Maire est l’un des rares à croire que le rebond de croissance est durable…

Pour éviter que le Tsunami qui se prépare sur les marchés financiers ne déboule très violemment dans l’économie réelle, il est urgent de construire un mur le plus étanche possible et décider enfin d’une vraie séparation des banques de dépôt et des banques d’affaire. C’est l’une des premières réformes adoptées par Roosevelt après la crise de 1929. Elle a permis de connaître 60 années sans aucune crise financière.

Il faut aussi construire un bouclier social qui permettra de limiter la hausse du chômage et de la pauvreté en cas de récession. En 2007, deux ans après le Non français au référendum, Angela Merkel avait proposé de compléter les traités européens « avec un Protocole social ». Nicolas Sarkozy s’y était opposé mais il est urgent de donner enfin un contenu concret au projet d’Europe sociale en complétant les 5 critères financiers du Traité de Maastricht avec 5 critères sociaux. (Voir « 5 critères pour l’Europe sociale », Michel Rocard, Stéphane Hessel et Pierre Larrouturou, Le Monde 5 juin 2004)

Il est crucial aussi de relancer une dynamique massive de création d’emplois sans compter sur un impossible retour de la croissance. Et le seul projet crédible, capable de créer 1,6 millions d’emplois (et donc de financer les retraites et de rééquilibrer la négociation salariale) tout en faisant reculer l’épuisement professionnel, c’est de relancer la négociation sur la semaine de 4 jours.

Cette idée semblait utopique en1993 quand le patron de Danone, Antoine Riboud, affirmait « il faut passer à 4 jours-32 heures sans étape intermédiaire.» (Le Monde 25 septembre 1993). Mais depuis cette date, 400 entreprises sont passées à 4 jours en France en créant massivement des emplois. Et le débat revient aujourd’hui dans plusieurs pays d’Europe : en Espagne, par exemple, le gouvernement a décidé d’un vrai budget pour aider des entreprises à expérimenter la semaine de 4 jours.

400 entreprises sont déjà passées
à la semaine de 4 jours

Comment passer à 4 jours sans baisser les salaires ni augmenter les coûts de production ? En mettant en œuvre un principe très simple : si l’entreprise passe à 4 jours (de façon souple) et crée au moins 10 % d’emplois nouveaux en CDI, elle arrête de payer les cotisations chômage. On trouvera ci-dessous la démonstration de Patrick Artus, directeur des études à la CDC Ixis, qui affirmait en 1993 « Caisses de l’Etat, caisses de chômage et caisses de retraites… le système Larrouturou est équilibré pour tous les acteurs.» N’étant pas chef d’entreprise, Artus ne se prononçait pas sur la faisabilité organisationnelle des 4 jours à la carte, mais rassurait sur la solidité du financement que nous proposions avec Michel Rocard et des amis de la CFDT.

Quelques 400 entreprises sont passées à 4 jours avec succès : Mamie Nova, Fleury Michon, Brioches Pasquier, les Ducs de Gascogne mais aussi des entreprises moins connues, de toutes tailles et tous secteurs. Partout, on s’est heurté à des difficultés d’organisation mais partout (à une exception près) on a su régler ces difficultés et le bilan a été très positif, avec un recul de l’absentéisme et, très souvent, un meilleur accès à la formation et un recul des inégalités entre femmes et hommes. Tous les salariés passés à 4 jours témoignent du gain important en qualité de vie.

Le Covid a fait évoluer notre rapport au travail : un sondage Ipsos indique que 62 % des Français sont aujourd’hui favorables à la semaine de 4 jours. A partir des 400 entreprises qui l’ont déjà mise en œuvre, on estime qu’un mouvement général (souple et bien financé) vers la semaine de 4 jours pourrait créer 1.600.000 emplois.

Voilà une bonne nouvelle pour tous ceux et celles qui souffrent du chômage et de la précarité, ou s’inquiètent pour l’avenir de nos enfants : on peut créer 900.000 emplois avec le Pacte Climat et 1.600.000 emplois avec la semaine de 4 jours. On doit aussi créer des emplois dans la santé, la police et la justice, des secteurs qui souffrent de manques d’effectifs criants. Et si l’on crée plus de 2.500.000 emplois, ce seront plus de 2.500.000 nouveaux cotisants pour les caisses de retraite. Il n’y aura plus aucune raison de baisser le niveau de vie des retraités comme E. Macron souhaite le faire s’il est réélu.

En juin 2016, quelques jours avant de nous quitter, Michel Rocard affirmait que la réduction du temps de travail était « le combat fondamental » des progressistes : pour lutter contre le chômage des uns et contre le surmenage des autres, pour donner à toutes et tous « plus de temps libre pour la culture, les choses de l’esprit, le bénévolat associatif…  Il se moquait de « Valls et ce pauvre Macron » qui se prétendaient ses héritiers mais n’avaient pas compris cet enjeu crucial. Michel avait raison. Après 40 ans de dérégulation, après 40 ans de théories sur les bienfaits du « ruissellement » que devaient provoquer des politiques qui, en réalité, ne profitent qu’aux plus riches, n’est-il pas urgent pour la gauche de se réarmer intellectuellement et de porter un discours de vérité ?

Miser sur l'intelligence et la fraternité

En 1995 déjà, Jacques Chirac faisait campagne sur la fracture sociale mais depuis ce temps, aucun gouvernement n’a été capable de faire reculer massivement le chômage et la précarité, et de remettre en marche l’ascenseur social. Tous nos dirigeants ont, peu ou prou, mis en œuvre les mêmes politiques de course à la « compétitivité » qui n’ont fait qu’accroître  les inégalités. Après tant de trahisons et d’échecs, on peut comprendre qu’un grand nombre de nos citoyens ne votent plus ou expriment un vote de colère.

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Tous les livres d’histoire affirment que l’humiliation ressentie par le peuple allemand après le Traité de Versailles, humiliation ravivée par la crise sociale post-crise de 1929, a grandement aidé les nazis à arriver au pouvoir… L’Histoire ne se répète jamais deux fois de façon identique, mais quand un système économique et politique provoque autant de souffrances, de désespérance et d’humiliations, le cerveau reptilien peut pousser des millions d’entre nous à chercher un bouc émissaire pour l’humilier à son tour…

Dénoncer la Zemmourisation des esprits ne suffit pas quand presque tous les sondages annoncent l’extrême droite à 46% en moyenne au second tour. Pour lutter efficacement contre les vendeurs de haine, n’est-il pas urgent de reconstruire l’espoir avec des solutions concrètes ?

Pacte Climat-Emploi-Pouvoir de vivre, séparation des banques de dépôt et des banques d’affaire, Bouclier social et Traité social européen, semaine de 4 jours à la carte… Voilà les poutres maitresses d’un nouveau contrat social qui permettrait d’éviter le chaos et de rassurer tous les jeunes qui pensent que l’avenir est effrayant. Voilà des solutions qui peuvent rassembler toutes celles et ceux qui veulent voir la France renouer avec le progrès social.

Notre pays n’a jamais été aussi riche, humainement et économiquement. Nous avons tout pour vivre heureux. Au nom de quoi devrions-nous renoncer à notre droit au bonheur ?

Pour éviter l’effondrement, il faut arrêter les rustines et les petits pas. Il faut changer la donne : taxer la spéculation, ça change la donne. Une vraie Loi Climat, ça change la donne. La semaine de 4 jours, ça change la donne. Une 6e République qui abolit la monarchie présidentielle, avec un Parlement renforcé et une loi d’Initiative citoyenne, ça change la donne… Et ce n’est ni Macron, ni Zemmour, ni Le Pen, ni Pécresse qui le feront. 

Avril se décide en janvier !

Il est temps de reprendre en main notre avenir : votez Très Bien pour Pierre Larrouturou à la Primaire populaire.

Pierre Larrouturou est député européen Nouvelle Donne, Rapporteur général du Budget 2021 de l’Union Européenne. Compagnon de route de Stéphane Hessel et Michel Rocard, avec qui il avait créé le Collectif Roosevelt 2012, il est aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle via la Primaire populaire. 

La semaine de 4 jours (32H)

Vivre mieux

Changer la donne en 2022 : tout d’abord de relancer la discussion sur le temps de travail. Alors que l’on nous répète depuis 15 ans que « travailler plus pour gagner plus » est le seul mot d’ordre salvateur pour notre économie, Pierre Larrouturou propose de Changer la donne avec une semaine de 4 jours (32h) sans baisse de salaire.

Cette mesure, à la carte, sera une possibilité pour les entreprises et les institutions qui le souhaitent de créer des emplois de manière colossale. Les employeurs embauchant 10% de CDI en passant à la semaine de 4 jours seront exonérées de cotisations chômage.

Les entreprises peuvent ainsi embaucher et passer à 32 heures travaillées hebdomadaires sans baisser les salaires. 1.600.000 emplois pourraient ainsi voir le jour en France. Cette mesure va dans le sens de l’histoire à l’heure où nous n’avons jamais produit autant de richesse, tandis que 6 millions de Français sont touchés par le chômage ou des emplois précaires.

il est temps de Changer la donne dans le monde du travail. 400 entreprises françaises ont déjà sauté le pas et sont en bonne santé économique. Qu’attendons-nous pour dessiner la société que nous désirons ?

Pierre Larouturrou Changer la donne
« travailler jusqu’à la dépression ou se retrouver au chômage »

Nous considérons que ce dilemme s’impose à nous, alors que c’est à nous de poser de nouvelles règles du jeu, positives et engageantes à la fois pour les employeurs et les demandeurs d’emploi.

Mener la Transition environnementale

soutenir une société plus écologique

La Convention citoyenne pour le Climat avait proposé de nombreuses mesures pour nous mettre sur la voie d’une transition nécessaire et dynamique. Elle a été abandonnée alors qu’il nous faut un vrai plan climat. La seule guerre qui ne fera aucun mort, c’est celle contre le réchauffement climatique. Il nous faut une économie de guerre pour changer la donne face à ces changements brutaux qui touchent le monde entier. Pour combattre les catastrophes à venir à garantir à tous et toutes le confort de vie auquel ils et elles aspirent, nous devons nous montrer à la hauteur des enjeux.

Certains secteurs sont pour cela prioritaires : l’énergie, pour laquelle il faut favoriser le renouvelable, l’agriculture, pour laquelle l’Europe est cruciale, les transports, pour lesquels il faut aller vers des modalités de plus en plus décarbonées, ou encore le bâtiment, car on compte plus de 7 millions de logements mal isolés en France.

Changer la donne en 2022 pour une Europe forte

Assumer la puissance européenne

Ces constats paraissent simples, mais force est de constater que les dernières mandatures n’ont pas su relever ces défis et changer la donne. Et pour cause, c’est le nerf de la guerre qu’il manque à des politiques ambitieuses : l’argent.

 Changer la donne et Pierre Larrouturou défendent ainsi de nouvelles dotations en fond propre de l’Union européenne pour que notre souveraineté collective y soit restituée. 

Changer la donne, c’est aussi admettre qu’une Taxe sur les Transactions Financières est possible alors que les marchés financiers s’élèvent à des sommets jamais atteints. Le principe de cette taxe fut adopté par le Parlement européen en 2020 à la demande de Pierre Larrouturou, alors rapporteur général du budget de l’UE. 

Elle rapporterait plus de 10 milliards par an, qui pourraient soutenir la transition énergétique (pour isoler les maisons et nous rendre indépendants du gaz russe par exemple) et qui pourraient permettre de réformer la Politique agricole commune pour soutenir la transition de nos agriculteurs vers des manières de faire plus soucieuses de l’environnement.